En Belgique, seuls 18 % des stages sont rémunérés ; cela fait de nous le pire élève d’Europe. La législation belge interdit la rémunération des stages qui se font dans le cadre d’une formation. 

Toutefois, des exceptions peuvent survenir selon les secteurs d’activité, comme par exemple pour les étudiant.e.s en école d’architecture affiliés au conseil de l’ordre de Bruxelles-Capitale, qui peuvent bénéficier d’une rétribution horaire fixée à 16€, ou pour les stages dans les institutions européennes ou dans certaines grandes entreprises qui exigent la rémunération des étudiants. 

Un stage n’est pas seulement une expérience formatrice pour l’étudiant.e; il s’agit également d’un travail que ce dernier fournit à l’employeur à moindre coût, puisqu’il est fréquent que ces stagiaires soient sollicités pour réaliser les mêmes tâches que les autres employés. 

En plus de n’offrir aucune protection sociale à l’étudiant.e, ces stages peuvent rapidement devenir un vrai gouffre financier, avec un coût moyen de plus de 1 000 euros par mois et par personne. 

Les jeunes effectuant des stages non rémunérés doivent faire face à des coûts directs tels que les dépenses de subsistance (comme le loyer et les frais de déplacement) nécessaires pour couvrir leurs besoins de base pendant la durée du stage. En plus de ces coûts fondamentaux, il existe des preuves indiquant que la nature à court terme et temporaire des stages peut entraîner des coûts supplémentaires qui ne sont pas généralement rencontrés par les travailleurs occupant des postes plus stables, comme l’achat de nouveaux vêtements pour se conformer au code vestimentaire de l’entreprise.

En fin de compte, les étudiant.e.s se retrouvent à payer pour travailler.

Cette situation crée une discrimination entre les jeunes issus de milieux favorisés et les plus précarisés: tandis que les premier.e.s pourront compter sur leurs proches pour faire face à leurs frais de stage les second.e.s devront combiner un job étudiant et un stage pour subvenir à leurs besoins. 

Ainsi, les jeunes qui ne bénéficient pas d’une sécurité financière, d’un soutien parental ou d’un logement abordable ne peuvent se permettre d’accepter des stages non rémunérés. Entamer leur parcours professionnel est alors encore plus difficile pour eux, puisqu’ils auront acquis moins (voire aucune) d’expérience professionnelle que leurs collègues qui auront pu enchaîner diverses expériences dans les secteurs les plus prestigieux et plus chers.  

Les stages non-rémunérés constituent une injustice à l’égard des étudiant.e.s les plus fragilisé.e.s et et nuisent à la société dans son ensemble. Empêcher l’accès à certaines opportunités d’emploi à celles et ceux qui ne peuvent pas se le permettre risque de rendre notre société de plus en plus classiste et élitiste. Une société qui se prive des compétences potentielles des jeunes n’alimente pas seulement les tensions socio-économiques, mais perd aussi des ressources pour l’avenir.

C’est pour cela qu’on demande: 

  • La mise en place d’une rémunération minimale équivalente au contrat d’immersion professionnelle pour tout types de stage (soit 977,50 euros par mois pour les jeunes de plus de 21 ans ).
  • L’obligation pour l’employeur de fournir un défraiement pour les frais engendrés dans le cadre du stage (ex: frais de transport domicile-travail, de repas, etc.). 

Sources: