La loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l’emploi et la sauvegarde préventive de la compétitivité ou plus communément appelé la norme salariale a été adoptée pour préserver les emplois en Belgique.
En Belgique, nous avons une économie ouverte et fortement tributaire des exportations vers nos trois pays voisins (la France, l’Allemagne, les Pays-Bas). Si les coûts salariaux belges augmentent plus vite que ceux de nos voisins, la compétitivité de notre économie diminue, ce qui a un impact négatif sur l’emploi.
Jusqu’en 2015, la loi permettait de garantir une discussion sur la formation des salaires entre les grands patrons et les syndicats tous les deux ans.
Pour nous, cette loi doit être modifiée pour plusieurs raisons :
- C’est qu’elle est indéniablement inadaptée à la réalité socio-économique. Après le covid deux choses se sont produites en parallèle ; d’un côté, on a une population qui est grandement en difficulté financièrement, et d’un autre côté, on a des entreprises qui se sont bien remises de la crise et qui font énormément de bénéfice. Mais la loi de 1996 (avec les modifications de 2017) empêche les employeurs de ces entreprises à haut bénéfice d’augmenter les salaires des employés.
- Cette loi a un impact sur la répartition inégale de la croissance dans le sens où il est clair que les salaires et les cotisations ont certes augmenté (98%) depuis 96, mais beaucoup moins que les bénéfices bruts des entreprises (151%) et les dividendes (216%). La loi de 1996 ne fait que perpétuer ce déséquilibre.
La norme salariale est calculée n’est pas du tout objective. La loi est censée garantir que les salaires belges n’évoluent pas plus vite ceux des pays voisins. Le problème, c’est que la comparaison ne prend pas en compte que la productivité des travailleurs est supérieure aux autres pays et le prix du travail n’est pas plus élevé.
En 2017, la loi sur les normes salariales est rendue obligatoire et les syndicats n’ont plus la possibilité de négocier les salaires avec les patrons en fonction de leur réalité économique. Certes à la base, la loi doit a été mise en place justement pour ne pas que les entreprises fassent ce qu’elles veulent avec les salaires cependant, on constate qu’elle cadenasse les entreprises et sanctionnent les employés. Ce qui a un impact sur le pouvoir d’achat.
Ce que nous voulons
Nous voulons revenir sur les modifications de 2017 et rendre aux syndicats leur pouvoir de négociation et permettre une augmentation du pouvoir d’achat et à la population de faire face à la crise actuelle et aux futures crises.
Il est grand temps que nos élus se rendent compte que les lois peuvent être changées et doivent être changée pour s’adapter aux enjeux politique, économique et sociaux actuels. Sans quoi notre pays ira droit dans le mur…