À la suite de la démission de Valérie Glatigny, à qui les Jeunes Socialistes souhaitent un prompt rétablissement, Françoise Bertieaux a été nommée ministre de l’enseignement supérieur et de l’aide à la jeunesse. Un changement de cap est nécessaire si le Mouvement Réformateur espère rester fièrement libéral.
En 4 ans, le Mouvement Réformateur a développé une ligne conservatrice sous l’impulsion de son président. Bien que Georges-Louis Bouchez annonce à qui veut l’entendre qu’il est fier d’être libéral, la gestion de l’enseignement supérieur, des sports et de l’aide à la jeunesse traduit un point de vue conservateur sur ces matières.
En imposant des critères de réussite plus restrictifs, le MR a refusé de prendre en compte les causes sociales de l’allongement des parcours des étudiant·es dans leur cursus. Les libéraux ont été aveugles aux problèmes que représente la précarité, le temps que prennent les « jobs étudiants », ou encore les freins induits par l’élitisme assumé d’une partie du monde académique.
Alors que la crise du Covid-19 avait exacerbé les problématiques liées aux questions de précarités et de santé mentale, la famille libérale a refusé d’entendre les revendications des syndicats étudiants. Plutôt qu’ouvrir l’accès aux allocations de chômage aux étudiant·es jobistes, ou d’imposer aux académiques des méthodes d’évaluation adaptées, le Mouvement Réformateur a consenti à organiser une campagne de communication où la ministre en charge exprimait ses encouragements.
Les services de de l’Aide à la Jeunesse connaissent un mouvement de grève dénonçant le sous-financement du secteur. Les travailleurs et travailleuses luttent contre un système maltraitant à l’égard des enfants, notamment à cause du manque de moyens alloués. Les jeunes militant·es socialistes sont sidéré·es d’apprendre qu’un membre du personnel doit parfois gérer jusqu’à 60 dossiers et d’en mettre de côté certains pour aboutir dans d’autres. D’autant plus que le maigre refinancement auquel le Mouvement Réformateur se félicite est particulièrement insuffisant. Les sorties récentes de Georges-Louis Bouchez témoignent d’un manque de vision criant concernant les défis que doivent relever la Wallonie et Bruxelles.
Le Mouvement des Jeunes Socialistes s’inquiète également de la dérive transphobe que représente une catégorie sportive spécifique aux personnes transgenres. Suivre les décisions du Conseil de World Athletics contribue à leur marginalisation sur base de considérations pourtant débunkées par la RTBF. Ce type de réaction de la part du Mouvement Réformateur dessine une jonction avec la panique morale des républicains américains.
Ce tableau non-exhaustif, de ce que la famille libérale propose à moins d’un an des élections, permet de se demander si le Mouvement Réformateur ne serait pas devenu honteusement conservateur.